Sculpter signifie pour moi exprimer, à travers des objets qu’on peut toucher, le désir de partager des joies et des peines, des ressentis profonds essentiels à la vie d’un être.

Sculpter signifie échanger au-delà des mots, dans une dimension sensorielle et tridimensionnelle, une recherche quasi spirituelle.

Sculpter signifie pour moi « toucher » la matière, « transformer » des matériaux divers, « jouer » avec des arêtes et des plans, avec les lisses et les rugueux, avec les rondeurs et les angles, avec les formes, les profondeurs, les épaisseurs, les transparences, les vides, les pleins….

Je travaille essentiellement la terre, parce que c’est un matériau non nocif, malléable de différentes façons: on peut sculpter un bloc en le creusant, mais on peut monter une pièce avec des colombins comme une poterie, souder des pièces entres elles….

C’est aussi un médiateur très intéressant pour enseigner l’ « oser créer » dans les ateliers que  j’anime.

J’emploie également le papier, qui apporte des résultats différents et à l’avantage de sa grande légèreté.

Enfant, je dessinais. Vers 6 ans, j’ai commencé par travailler le bois sur les meubles de mon père, puis j’ai découvert le travail de la terre vers 20 ans.

Le peintre Chaminade, professeur à l’école Alsacienne que j’ai fréquenté entre 65 et 67, m’a initié au mouvement et au rythme.

La rencontre avec Antonniucci Volti, mon maître, dont j’ai été l’élève en 69-70 à son atelier du 14ème, puis aux Arts Appliqués, rue Olivier de Serres dans le 15ème à Paris, m’a permis une compréhension de la lumière pour la lecture d’un volume.

Depuis 1993, j’expose et vends des bronzes, réalisés à partir de mes terres ou de cires directes. Le bronze est un matériau noble, solide, qui peut aussi bien s’installer dehors que dedans, le bronze continue de vivre et de se patiner avec le temps. Mes fondeurs sont DelVal, Clémenti, TEP. Je vends mes oeuvres en galeries, en salons ou expositions.

Mes sculptures sont des jeux, elles ont souvent plusieurs bases, elles invitent à les toucher, les changer de positions, ce qui leur donne un réel mouvement et provoque un échange. Je travaille avec « l’œil de la fourmi ou celui de l’aigle », ce qui permet aisément de les changer d’échelle, du monumental au bijou de cou.

Depuis 1997, décoratrice et costumière pour de petites compagnies théâtrales, j’ai travaillé avec le contreplaqué, le bois, le tissus, la mousse, le latex, le fil de fer, la corde à piano, les poulies…la lumière…le monumental.

Je travaille l’acier, je soude, j’installe, je motorise: ainsi, « L’ENVOL« , sculpture qui m’accompagne depuis une dizaine d’année et mesure actuellement 3 mètres de hauteur, est une expérience en acier, plexi, résine, lumière et mouvement motorisé…invite à rêver et à partir visiter l’espace interstellaire…

Ma muse est toujours la femme, le couple, la fusion, la communication, l’échange avec l’autre.

Mais aujourd’hui , c’est la MAIN qui me fascine, car elle a le pouvoir du créateur.

« CHEMINS DE MAINS« , installation de mains et de quelques pieds, de tailles diverses en terre ou en papier, commence par une « SOURCE D’INSPIRATION » et chemine vers la « PERLE RARE » main ouverte comme une huitre révélant son trésor.

La main est le prolongement ultime de la pensée, exprimant d’un geste aussi bien des sentiments, par la caresse ou la griffure, que des ordres, par la position des doigts; la main peut construire ou ….détruire… Elle sait jouer, transformer…dire… Elle est au centre de mon travaille actuel.

La MAIN s’exprime à la frontière entre le matériel et le spirituel, entre l’existant et l’insaisissable… Entre le palpable et le Grand Vide.